De nombreuses études montrent que les PME ne se
posent pas la question de leur stratégie à moyen et long terme. Elles
ont plutôt une approche opportuniste « en fonction des occasions qui se
présentent », pour développer ou maintenir leur activité. En définitive,
cela peut conduire à un scénario catastrophe hélas très classique, et qui explique le taux élevé de mortalité des entreprises.
Un scénario catastrophe : disparition de l’entreprise par défaut de stratégie
Par
exemple, un cadre ou un salarié souhaite se lancer en affaires, le plus
souvent dans une activité proche de celle de l’entreprise où il
travaillait. Il a repéré une idée de produit ou de service pour lequel
il pourrait faire une offre plus en adéquation avec une niche de marché.
Cette connaissance du marché et des clients facilitent la création de
son entreprise. La qualité de son offre lui permet de se développer, le
chiffre d’affaires croit régulièrement et s’accompagne d’embauches.
Cependant souvent au bout de quelques années (entre 5 et 8 ans en général), le chiffre d’affaires stagne, le carnet de commande se remplit moins facilement.
Parfois le dirigeant impute se ralentissement de l’activité à un manque
de motivation et de dynamisme des vendeurs et tend à se substituer à
eux pour relancer les clients éventuellement en leur consentant des
remises ou des délais de paiements qu’il n’autorisait pas ses vendeurs, à
pratiquer. En conséquence, la force de vente se démotive, les marges
sont affectées par les remises et l’allongement des délais de paiement
entraine des problèmes de trésorerie. En conséquence, l’entreprise n’a
plus de marge de manœuvre pour investir dans un renouvellement de son
offre.
Deux solutions se présentent alors : soit l’entreprise ne pouvant pas faire face à ses échéances et présentant aucun potentiel technique
ou commercial, elle disparait, soit ce potentiel existe et un repreneur
peut se manifester pour injecter les capitaux nécessaires mais en
prenant le contrôle de l’entreprise.
Comment en est –on arrivé là ?
A
l’origine de l’entreprise, une bonne idée en adéquation avec le marché
qui a permis au dirigeant de développer son activité. Mais pris par la
gestion quotidienne de son entreprise qui l’oblige à traiter à chaque
instant une multitude de problèmes urgents, sans la possibilité ou la
volonté de déléguer, l’entrepreneur s’éloigne de son marché et perd la
maitrise de son évolution. Quand cette inadéquation devient sensible et
visible, il est souvent trop tard pour redresser la barre. L’entreprise
n’a plus le temps ni les ressources financières nécessaires pour innover et adapter son offre.
Quelle démarche stratégique pour la PME ?
Certes
il est difficile pour un patron de PME d’échapper aux urgences du
quotidien. Il est cependant vital comme le montre le scenario, hélas
banal, évoqué ci-dessus, avec ses conséquences inéluctables, qu’il se
donne le temps de prendre du recul ne serait-ce qu’un jour par mois pour
s’ouvrir sur l’extérieur, être à l’écoute de son marché. Il doit aussi
adhérer à des réseaux professionnels, assister à des conférences, lire
régulièrement la presse professionnelle (et pas seulement les pages
donnant les prochaines échéances fiscales !). Pour éviter de se laisser
surprendre par une dégradation lente de son activité, il est souhaitable
qu’il mette en place un tableau de bord simple composé de quelques indicateurs essentiels (carnet de commande, trésorerie…..).
Les
salariés de l’entreprise sont aussi des consommateurs, ils ont un niveau
d’informations quasi identique à celui de leur patron, ils sont aussi
porteur d’idées, de créativité qu’il convient de solliciter et de
stimuler. Une fois par an un séminaire résidentiel , par exemple, du
jeudi soir au dimanche peut réunir
le dirigeant et ses collaborateurs les plus proches pour réfléchir à
l’évolution des marchés, à l’évolution de la technologie, à l’évolution
des comportements des consommateurs et en tirer les conséquences pour
l’évolution de l’entreprise ….et donc avoir une démarche stratégique !
Cet exercice sera d’autant plus productif si ce séminaire est animé par un consultant extérieur à l’entreprise, capable de poser les bonnes (ou mieux, les mauvaises !) questions, de stimuler la production d’idées, la créativité et d’aider l’entreprise à transformer cette production d’idées en plan d’actions opérationnels. Si l’entreprise ne réunit pas les compétences nécessaires ou tout simplement ne dispose pas du temps nécessaire pour mettre en œuvre ce plan d’action, elle peut aussi avoir recours à l’expertise du consultant, qui sera sans doute aussi amené à proposer à accompagnement au changement pour s’assurer que tout le monde dans l’entreprise s’adapte à ces évolutions et y trouve motif à motivation et satisfaction.
Cet exercice sera d’autant plus productif si ce séminaire est animé par un consultant extérieur à l’entreprise, capable de poser les bonnes (ou mieux, les mauvaises !) questions, de stimuler la production d’idées, la créativité et d’aider l’entreprise à transformer cette production d’idées en plan d’actions opérationnels. Si l’entreprise ne réunit pas les compétences nécessaires ou tout simplement ne dispose pas du temps nécessaire pour mettre en œuvre ce plan d’action, elle peut aussi avoir recours à l’expertise du consultant, qui sera sans doute aussi amené à proposer à accompagnement au changement pour s’assurer que tout le monde dans l’entreprise s’adapte à ces évolutions et y trouve motif à motivation et satisfaction.
Le
scénario développé montre l’importance pour toute entreprise et en
particulier les PME d’avoir une réflexion stratégique. La démarche que
nous avons brièvement tracée est accessible à toute PME, à condition que
son dirigeant manifeste une volonté ferme et constante d’assurer le
développement de son entreprise. Il est évident qu’en période de crise,
dans une économie mondialisée où chaque entreprise évolue dans un
environnement incertain il est
vital que l’entrepreneur ait une vision claire du devenir qu’il envisage
pour son entreprise. Il faut qu’il soit ferme sur la vision
stratégique, les objectifs à atteindre tout en étant convaincu qu’il
devra faire preuve de réactivité à court terme pour s’adapter aux aléas
de cet environnement instable.
Par par Gérard Lemoine in lemoineconseil.fr