Le plan d’affaires (ou business plan) est trop souvent perçu
comme étant d’abord et essentiellement un document comptable et
financier destiné aux banques et donc élaboré selon leurs critères de
gestion. En fait, le plan d’affaires doit être en
premier lieu l’expression de la vision de l’entrepreneur, de la
pertinence de cette vision par rapport aux besoins et attentes du
marché et de sa capacité à la mettre en œuvre.
Au départ de toute création d’entreprise, il y a nécessairement une idée entrepreneuriale
suffisamment originale pour se distinguer de la concurrence et créatrice
de valeur pour le client.
Lorsque que l’on parle d’innovation, il
ne s’agit pas nécessairement d’envisager une innovation technologique,
est innovant tout ce qui peut être mis en marché ici et qui n’est pas
encore proposé même si cela existe ailleurs (attention toutefois à la
propriété industrielle et intellectuelle). Cela suppose que
l’entrepreneur doit être ouvert sur son environnement, attentif aux
besoins de ses futurs clients, créatif.
Toute idée de création d’entreprise
doit immédiatement être confrontée à la concurrence et au marché. Il
faut immédiatement se poser la question : « en quoi mon offre peut
mieux répondre aux attentes des clients que celle de la concurrence,
quel peut être mon avantage concurrentiel ? » A ce stade l’entrepreneur
sera sans doute conduit à reprendre la réflexion sur son idée
entrepreneuriale pour mieux l’adapter à tels ou tels nouveaux segments
de clientèle et/ou rechercher un élément de différenciation plus
important par rapport à la concurrence.
A ce stade, l’entrepreneur doit aussi
de poser les questions suivantes : « quelles compétences (techniques,
managériales…) sont indispensables pour mettre en œuvre cette idée
entrepreneuriale et ai-je ces compétences ou comment je peux me les
procurer (consultant, embauche, association..) à un coût acceptable et
sans remettre en cause le contrôle de mon entreprise ? ».
Lorsque l’entrepreneur a ainsi validé
qu’il était réellement en présence d’une opportunité d’affaires (une
idée, un marché, des compétences pour mettre en œuvre cette idée), il
est en situation de préciser sa vision entrepreneuriale.
Celle –ci portera sur :
- La définition précise de l’offre : quel produit/service, pour qui, avec quels avantages concurrentiels.
- L’identification de la valeur créée pour les différentes parties prenantes : les clients, les associés éventuels, l’entrepreneur…..
- Les ressources mobilisables à ce stade : compétences, ressources matérielles et financières.
Mais il est aussi fondamental que l’entrepreneur envisage la vision de son entreprise à moyen terme. Quel développement souhaite-t-il ? Sous quelle forme ? S’il a des associés il est indispensable que cette vision soit clairement définie et partagée. Si certains associées souhaitent dégager le maximum de revenus à court terme alors que d’autres sont dans une logique de développement et d’investissement à moyen terme, l’entreprise est vouée à l’échec.
Cette vision étant clairement exprimée,
il est maintenant possible et pertinent de dérouler les différentes
étapes traditionnelles du plan d’affaires.
Nous nous sommes ici inscrit
dans une démarche de création d’une entreprise mais il est certain que
cette réflexion doit être conduite en des termes proches quand il
s’agit de créer une nouvelle activité, de lancer un nouveau produit ou
un nouveau service qu’il s’agisse d’une stratégie de croissance ou de
diversification.