lundi 16 avril 2012

À quoi se mesure la valeur d'une entreprise ?

L'association de dirigeants Entreprise et Progrès a publié le jeudi 12 avril 2012 un nouveau rapport sur le thème de la valeur entrepreneuriale. Son pari ? Réconcilier performances financières et développement social de l'entreprise.

« Tout est parti d’un constat : aujourd’hui, quand on évoque la valeur d’une entreprise, on se focalise presque exclusivement sur son cours en Bourse et ses résultats financiers. Or, c’est loin de résumer sa réalité globale et quotidienne », explique Jean-Christophe Davy, président de chantier du nouveau rapport d’Entreprise et Progrès, publié le 12 avril 2012.

L’association de dirigeants y insiste sur l’importance de la “valeur entrepreneuriale” dans la compétitivité de l’entreprise. Il s’agit, selon eux, de mettre l’accent sur les facteurs-clés de réussite et de pérennité d’une société, en marge de ses performances purement financières.

Une vision de l'entreprise inscrite sur la durée
« Depuis des années, la valeur actionnariale a, en quelque sorte, écrasé la valeur entrepreneuriale au profit d’une vison court-termiste des profits, affirme Hervé Gourio, directeur général d’Entreprise et Progrès. Nous devons rééquilibrer sur le long terme ces deux modes de valorisation de l’entreprise non pas en les opposant mais en les associant. »

L’association pointe ainsi l’importance de repartir de l’aventure humaine à l’origine de chaque entreprise”. Participation à la croissance économique d’un territoire, plus-value du recrutement de jeunes talents, transfert de savoir-faire, rayonnement de l’entreprise… Autant d’éléments que les dirigeants de petites comme de grandes entreprises ont intérêt à valoriser auprès des investisseurs, salariés, fournisseurs, clients et plus largement des pouvoirs publics et des médias. Un dialogue qui doit s'installer honnêtement et en toute transparence.

« Les grands groupes communiquent déjà sur cette valeur entrepreneuriale, via des textes sur leur RSE [Responsabilité sociale de l'entreprise, NDLR] ou sur leur empreinte écologique. Le problème, c’est qu’ils transforment souvent cela en un package marketing alors qu'il s'agit un vrai sujet de fond qui renvoie à la culture et les valeurs mêmes de l’entreprise, déplore Jean-Christophe Davy. Nous tentons d’initier une prise de conscience collective. »

Mettre en place des critères mesurables
Pour évaluer concrètement cette valeur entrepreneuriale et en tenir compte dans les prises de décision, Entreprise et Progrès recommande d’instaurer une vingtaine d’indicateurs. Parmi les solutions avancées, compter le nombre de participants à des événements organisés par l’entreprise, comptabiliser le nombre de réseaux sociaux sur lesquels elle est présente, établir un suivi des livraisons en temps et en heure, calculer le nombre d’innovations annuelles…

« Nous ne proposons pas une formule toute faite pour calculer la valeur entrepreneuriale, nuance Denis Terrien, président de l’association. Chaque entreprise est unique. Par exemple, les patrons de PME savent très bien ce qui fonctionne ou non dans leur structure. Ces critères, quand ils sont bien adaptés, permettent de renforcer la position de l’entreprise sur la durée. C’est cette implication sur le long terme qui fait généralement défaut. »

Avec ce rapport, l'association espère sensibiliser les dirigeants, les actionnaires ou encore les institutions à l'opportunité de repenser l'entreprise comme un lieu convivial et créateur de valeur participant, à son échelle, à une croissance durable et un mieux vivre ensemble. Une entreprise pilote s'est déjà portée volontaire pour tester certaines de ses préconisations. La balle est désormais dans le camp des décideurs.


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mercredi 11 avril 2012

Comment les banques notent les entreprises.. de la TPE à la PME

Le printemps est la saison de la publication des comptes annuels et du renouvellement des notes bancaires des sociétés. Une bonne occasion pour se pencher sur le processus de notation, qui reste souvent mystérieux pour les chefs d'entreprise. La Caisse d'Epargne a accepté de nous expliquer le sien en détail.

 

Excellentes ? Bonnes ? Assez bonnes ? Médiocres ? Ou franchement mauvaises ? Quelles notes votre société obtiendra-t-elle auprès de ses banques en 2012 ? Cette question est d'une actualité brûlante si, comme une écrasante majorité des entreprises, vous publiez vos comptes annuels en avril ou en mai. En effet, vos notes bancaires sont recalculées chaque année après la sortie de vos bilans.

Mieux une PME est notée, plus elle peut négocier de nouveaux crédits

Votre notation bancaire revêt une importance capitale : mieux votre société sera notée, plus vous aurez la capacité d'obtenir de nouveaux crédits et des conditions bancaires intéressantes... Un dirigeant de PME a donc tout intérêt à savoir quelle démarche et quels critères les banques utilisent pour noter son entreprise.
Isabelle Brouté, directrice du marché entreprises de la Caisse d'Epargne (groupe BPCE) a accepté de nous livrer les " secrets de fabrication " de la notation au sein du réseau mutualiste. Son témoignage est d'autant plus intéressant que la Caisse d'Epargne pratique une politique de développement volontariste sur le marché des PME : en 2011, elle a conquis 2200 nouveaux clients sur ce segment et accru ses encours de crédit de 20%, contre une augmentation moyenne des crédits aux PME de 4,4% pour l'ensemble des banques françaises.

Des ratios calculés à partir des documents comptables...

" La notation comporte d'abord un aspect quantitatif, explique Isabelle Brouté. Suite à la saisie informatique des comptes annuels de la société, notre système calcule automatiquement une batterie de ratios (de fonds propres, d'endettement, de frais financiers, de rentabilité...). " Ceci est bien connu des dirigeants de PME. Mais beaucoup d'entre eux s'imaginent que la démarche bancaire d'évaluation d'une entreprise s'arrête là. Ils se trompent lourdement : dans toutes les banques, le processus de notation se fonde aussi, pour une large part, sur des éléments qualitatifs.

... Mais aussi une foule de critères qualitatifs

A la Caisse d'Epargne, la composante qualitative de la note résulte des réponses apportées par le chargé d'affaires qui suit l'entreprise à une quarantaine de questions regroupées en neuf grandes thématiques. " La connaissance de la gestion humaine, commerciale et financière de l'entreprise est essentielle pour y répondre ", souligne Isabelle Brouté.

1) Positionnement de l'entreprise sur son marché
L'entreprise a-t-elle beaucoup de concurrents ? Détient-elle une position de leader ? A-t-elle accru sa part de marché au cours de la dernière année ?...

2) Typologie des produits ou services offerts
L'entreprise commercialise-t-elle plusieurs produits ou services, ou est-elle monoproduit ? Dans le deuxième cas, cette situation est-elle compensée par le fait que le produit en question comporte une forte valeur ajoutée ?...

3) Portefeuille clients
Ce portefeuille est-il diversifié ? Plutôt en croissance ? L'entreprise a-t-elle connu des incidents de paiement avec certains clients ? Et si oui, a-t-elle fait en sorte de réduire ses risques clients en recourant à des techniques ad hoc (du type assurance crédit ou affacturage)?...

4) Qualité des fournisseursLa société est-elle fortement dépendante d'un fournisseur ? Existe-t-il des postes d'achats sur lesquels l'entreprise est susceptible de subir des hausses de prix sans pouvoir négocier?...

5) Risques géographiquesLa société réalise-t-elle une part de son chiffre d'affaires, de sa production ou de ses approvisionnements sur une zone à risque? Est-elle soumise à des risques de change ? Et dans l'affirmative, prend-elle des mesures pour les couvrir ?...

6) Risque environnemental
L'activité de l'entreprise est-elle d'ores et déjà soumise (ou va-t-elle être bientôt soumise) à de nouvelles réglementations qui peuvent pénaliser l'évolution de son chiffre d'affaires ? L'entreprise exerce-t-elle une activité polluante qui lui fait encourir des risques sanitaires élevés ?...

7) Aspect social
La société pâtit-elle d'un important turn over de son personnel?...

8) Qualité du management ressentie par le chargé d'affaires
Le chef d'entreprise a-t-il donné au chargé d'affaires suffisamment d'éléments pour que ce dernier puisse se faire une idée claire de l'activité et du fonctionnement de la société ? Le business de l'entreprise est-il fortement dépendant de son dirigeant ? Si oui, l'entreprise a-t-elle souscrit une assurance " homme clé " ?...

9) Actionnariat
Si la société a besoin de fonds, lui sera-t-il facile d'obtenir un soutien financier de la part de ses actionnaires ? Si l'entreprise a des actionnaires personnes physiques, existe-t-il parmi eux des individus dont la cotation bancaire personnelle s'est dégradée par rapport à l'année précédente ?...

Une note comprise entre 1 et 16

Comme on le voit, le spectre de l'analyse est très large. A l'issue du processus, l'entreprise se voit attribuer par la Caisse d'Epargne une note comprise entre 1 et 16. Mais contrairement aux lycéens, les entreprises qui obtiennent un 16 n'ont pas de quoi se réjouir : ce sont les plus mal notées. Pour être tout en haut du panier, il faut avoir 1 !

In http://lentreprise.lexpress.fr

Cet article nous démontre bien que la seule approche comptable n'est pas suffisante pour valoriser votre entreprise. L'analyse du marché, de la stratégie, du portefeuille clients, du management est tout aussi importante pour l'obtention d''un crédit.  Pour approfondir le sujet nous vous conseillons de lire ou relire http://lemoineconseil.fr/blog/2011/09/15/gestion-de-l-entreprise-l-ardente-obligation-de-depasser-la-seule-approche-comptable-et-financiere.html

 

mardi 10 avril 2012

Le crédit bancaire reste le financement n° 1 des PME et ETI

Les résultats du sondage Oséo Excellence/NYSE Euronext sur les différentes sources de financement des PME-ETI ont été publiés. Pour le financement de leur entreprise, les entrepreneurs comptent principalement sur le crédit bancaire (53 %), le capital investissement (21 %) et la Bourse (7 %).

Comment ont évolué, en 2011, les sources de financement de votre entreprise et quelles sont les perspectives pour 2012 ? Telle est la question posée aux 1 030 chefs d’entreprise de la communauté Oséo Excellence par François Drouin, président-directeur général d'Oséo, et Dominique Cerutti, directeur général adjoint de NYSE Euronext. Voici les résultats publiés le 3 avril.

Dans un climat économique pourtant difficile, plus d’un entrepreneur sur deux (55 %) estime que ses financements sont restés stables ou en augmentation en 2011. Les répondants se montrent cependant plus prudents pour 2012, avec 52 % d’entre eux qui prévoient une diminution de leurs sources de financement.
Pour leurs financements externes, les entrepreneurs sondés comptent principalement faire appel au crédit bancaire (53 %) et au capital investissement (21 %). La levée de fonds en Bourse n’est envisagée que par 7 % des chefs d’entreprise, ceux-ci préférant l’obligataire (5 %) aux actions (2 %). Plusieurs raisons sont avancées pour expliquer ce manque d’appétence pour la Bourse : la petite taille de l’entreprise, la volonté de garder le contrôle, les contraintes administratives et de communication imposées pour l’accès aux marchés et, enfin, la volatilité actuelle.

Une diversification des sources de financement est pourtant utile et c’est à l’écosystème constitué de tous les intervenants de faire en sorte que le financement par le marché soit perçu comme une alternative. « NYSE Euronext s’est donné justement comme priorité de rééquilibrer les sources de financement des entreprises sur son marché européen, en particulier des PME-ETI qui ont créé 80 % des nouveaux emplois ces dernières années, a déclaré Dominique Cerutti à la lecture des conclusions du sondage. C’est en concentrant les efforts de tous les acteurs de la place que nous serons en mesure de faciliter véritablement et durablement l’accès de ces entreprises aux marchés de capitaux. »



Dans tout les cas pour favoriser le financement de nouveau projet ou lors de la création d'entreprise, il vous faut un business plan pour mettre en valeur vos atouts et un prévisionnel réaliste et pertinent. Les consultants Lemoine Conseil ont obtenu plus de 600  000 euros de financement depuis le 1er janvier 2012 pour leurs clients.